Les DMÉ font leur entrée dans les cliniques du Québec, mais les médecins sauront-ils exploiter efficacement les notes qu’on y trouve? Sauront-ils écrire de bonnes notes? Si on se fie à une étude américaine récente, la réponse est sans doute… non. Pour corriger ce problème, il faudra introduire un nouveau type de formation pour les docteurs, une formation qui les aide à naviguer plus facilement dans les DMÉ.
Les DMÉ contiennent une information clinique qui est structurée d’une manière beaucoup plus fragmentée, moins linéaire que l’information qu’on retrouve dans les dossiers papier. Pour naviguer efficacement à travers cette information, pour extraire le bon renseignement au bon moment et pour écrire de bonnes notes cliniques, les médecins doivent posséder des compétences différentes de celles qui sont requises pour décoder et rédiger des notes papier.
Les résultats d’une enquête menée par des chercheurs américains auprès d’un échantillon de 91 médecins comptant plus de trois d’expérience dans l’utilisation des DMÉ montrent cependant que ceux-ci se considèrent généralement comme « incompétents » en matière de navigation dans les DMÉ et de lecture et de rédaction de notes cliniques électroniques. En clair, ils trouvent difficile de trouver les bons formulaires dans le DMÉ qu’ils utilisent, ils ont l’impression de créer des notes incomplètes et ils estiment avoir de la difficulté à extraire la bonne information des notes contenues dans le système.
Il paraît donc important d’augmenter les compétences en lecture, rédaction et navigation des utilisateurs des DMÉ. À vrai dire, il paraît prioritaire de trouver des façons d’améliorer les aptitudes de navigation des docteurs, puisque celles-ci sont fortement corrélées avec leurs aptitudes à lire et rédiger des notes électroniques.
Les chercheurs recommandent donc qu’avant toute chose, les médecins puissent suivre des cours de navigation dans les DMÉ. « Ils devraient être capables de naviguer dans un DMÉ et d’y repérer la bonne information avant de commencer à lire des notes et d’en créer », notent-ils. Sans ses habiletés de navigation supérieures, les médecins pourraient être moins efficaces dans leur nouvel environnement électronique que dans leur ancien environnement papier.
Il découle enfin de ce qui précède que les médecins devraient participer à la conception du format des notes qu’ils seront appelés à consulter et produire. C’est la seule façon d’assurer que ces notes contiennent l’information essentielle dont ils ont besoin et que cette information soit présentée d’une manière facile à décoder.
Pour obtenir plus de renseignements sur cet article, consultez : Han, Heeyoung et Lauri Lopp, « Writing and reading EHR documentation: An entirely new world », Medical Education Online, volume 18, 5 février 2013, http://dx.doi.org/10.3402/meo.v18i0.18634.